Quand l’art détourne le sport

« Quand l’art détourne le sport » ou quand le sport devient maître à penser, à rêver et à sourire.

Du 9 mai au 23 juin au Minorelle, se déroule une exposition étonnante et originale qui se distingue de la multitude des rencontres culturelles inspirées des Jeux Olympiques.  La commissaire aux expositions, Marie Deparis Yafil effectue un exercice de haute voltige en fédérant une douzaine d’artistes internationaux qui tous, ont créé leur propre illustration du sport, bien loin des clichés habituels.

Sous le prisme du sport, quelques délires artistiques et une quête de sens.

Le foot, sport mondialement adulé, est représenté sous un angle inattendu. L’artiste Wolfgang Natlacen, met en scène son club amateur : l’AS Velasca de Milan qui joue dans de vrais stades un peu partout dans le monde. La singularité ? Chaque saison, un artiste nouveau dessine un nouveau maillot et la carte du club.  Cette équipe atypique échange ainsi des passes entre  deux mondes antinomiques.

Les gants de boxe tout doux de Naji Kamouche, rappellent que la « vie est un combat » tandis que les skateboards de Mounir Fatmi, recouverts de morceaux de tapis de prière interpellent et rappellent que le sport est, pour certains, devenu une religion.

Sous le vocable du sport, la délivrance de messages, une réflexion, de la poésie…

Du collectif à l’intime, il n’y a qu’un pas, parfois lourd de vanité. C’est ce que souligne, Chloé Ruchon à travers ses boules à facettes HalterEGO, miroirs du corps magnifié pendant l’effort. Plus intime encore, Mai Tabakian expose ses « Haltères adultères » qu’il faut interpréter à demi-mots.

Et puis, on ne peut aborder le sport sans évoquer les supporters, gentiment égratignés dans les skis pantoufles du malicieux Alain Snyers. Regarder un match à la télé, en charentaises, n’est-ce-pas une  forme d’exercice ?  L’artiste talentueux et facétieux poursuit son chemin à travers ses « Offlympiades » parodies des Jeux Olympiques. Le catalogue et les illustrations d’épreuves menées depuis les pelouses marcquoises de l’hippodrome rivalisent d’humour.

On ne peut tout citer sous peine de trop dévoiler. Il faut juste se laisser surprendre, guider par des cartels qui délivrent les clés des œuvres et apprécier le souffle de ces quelques bulles artistiques, aux multiples reflets.

Exposition collective : Omar Victor Diop, Mounir Fatmi, Cyril Hatt, Marie Havel, Maï Jarach, Naji Kamouche, Wolfgang Natlacen et l’AS VELASCA, Maï Tabakian, Chloé Ruchon, Alain Snyers, Céline Tuloup.

Le Minorelle. 25, rue R. Derain. Du mardi au vendredi, de 11 h à 18 h. Le week-end de 10 h à 18 h.

Entrée libre